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Alors, revenant au Vesper, Rose ajouta que beaucoup de gens avaient déjà écrit sur elle dans les journaux. Et elle se leva pour fouiller dans une armoire.

La maison qu’elle habite est neuve. Le terrain et la construction furent payés avec une petite partie de l’argent que Rose reçut en récompense de son sauvetage.

Pendant qu’elle se haussait vers les rayons supérieurs de son meuble, j’examinais cette pièce blanche et propre, tout en longueur, aux murs revêtus de boiseries claires qu’agrémentent, dans leurs cadres, des photographies, des diplômes, des objets de piété, des plats, des assiettes violemment coloriés, des verres roses et bleus alignés sur des étagères, le luxe coutumier des habitations de marins. Deux tables, auxquelles sont fixés des bancs, en bordure des lits-clos, partent de chaque fenêtre opposée, l’une à l’Est, l’autre au couchant, et s’étendent jusqu’au milieu de la salle.

Enfin, elle revint à moi, chargée de rouleaux, d’enveloppes, de brochures et de petites boîtes de maroquin, tout cela, amassé en vrac dans sa jupe, comme une récolte.

— Voilà, fit-elle, en vidant le lot sur la table :