Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— ...

Une cloche tinta.

Ils se séparèrent en posant tous les deux un doigt sur leurs lèvres.


Le lendemain, dans l’après—midi, un des gosses de la grande Angèle vint en courant jusqu’à la maison de Le Lamber. Il lui apportait une lettre. Le Lamber fit sauter l’enveloppe.

« Ce ne sera plus la peine que vous veniez à Kernas, maintenant. — Aline Caïn vous suffira.

Françoise C. »

Un tremblement nerveux secoua Le Lamber. Un coup de massue ne l’eût pas affecté davantage.

Il prit son chapeau et sortit au hasard, marchant à grandes enjambées, comme un fou. Et puis il se calma peu à peu. Et alors, il fut seulement triste — mais triste, triste... Pas une minute, il ne songea à aller supplier Françoise. Elle était la plus désintéressée mais la plus volontaire des îliennes. Il savait qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision.

Non, il ne devait pas retourner à Kernas. Et il porta ses pas, sans y songer, vers Kergadou. Plus