entrant dans le chenal de la Helle, et derrière les Pourceaux, un groupe d’îlots que, par temps chaud, on distingue mal dans les buées de la mer qui fume : les îles Morgol et Lytiry, ensuite Lédénès de Quéménès, et Quéménès, jaune et blonde comme une galette de sable qu’une vague semble devoir toujours submerger ; enfin, plus à l’Ouest, Trielen, large de trois cents mètres à peu près, toute en longueur, Trielen, entourée à marée haute de lames écumeuses qui courent sur un banc de roc, presque à fleur d’eau, et qui s’étend, par Vas Jabet, Pen ven Bras, la Roche Baptême et Pen ven Bihan jusqu’à Molène.
Aux plus basses marées d’équinoxe, cette chaussée n’est qu’un vaste champ d’algues recherchées avec activité et qu’on entasse à Trielen. Et ces herbes marines sont, avec une pauvre culture, la seule raison d’habiter cet îlot et le pourquoi de cette petite ferme, surtout visible du côté des Pierres Noires, en rangeant les Serroux, et que vint habiter Virginie Kergrésan.
Elle n’avait jamais quitté Ouessant avant son mariage. Pour qui connaît l’isolement de certaines femmes éloignées du bourg, habiter Trielen ne saurait apparaître comme ayant dû