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place était indiquée, lorsque l’ami François se présenta pour mettre le couvert. À l’instant les plans furent pliés, les papiers et l’encrier emportés. Après le repas, Olympe offrit de faire une lecture. Sa proposition ayant été acceptée, elle lut la tragédie d’Athalie. M. de Saint-Julien éprouva, en entendant déclamer sa fille, un plaisir que depuis long-temps il ne se croyait plus capable de goûter. Le rôle de Josabeth lui rappelait Mlle Desgarcins, dont l’organe enchanteur avait fait les délices de ses belles années. Mais lorsque Athalie entrait en scène, c’étaient les triomphes de Mlle Raucourt qui se retraçaient à sa mémoire. Ainsi reporté vers ses beaux jours, le comte retrouva une partie de son ancienne gaîté, conta avec grâce quelques anecdotes, et Olympe ressentit de ce nouveau succès une joie capable d’effacer l’orgueil de tous ses triomphes chez Mlle Desrosiers.

Je l’ai déjà dit, la déclamation est un art précieux qui devrait entrer dans l’éducation des jeunes gens des deux sexes. On ne saurait croire combien à la campagne, et même