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rieur du pays. Nous devons donc multiplier les récoltes sur nos terres, et non les hérisser de fortifications. Que les nobles demeurés riches gardent et soignent ces antiquités coûteuses, c’est fort bien fait à eux ; quant à ma pupille, elle est ici comme Robinson dans son ile ; il faut qu’elle utilise les débris du naufrage pour se créer une existence qui, croyez-moi, inadame, ne manquera ni de dignité ni de douceur.

Pendant cette discussion, Olympe avait cherché à lire dans les yeux de son père quel était son avis ; mais M. de Saint-Julien n’écoutait pas ce qui se disait. Incapable de rien comprendre aux plans de son cousin de Montenay, il se dispensait de les méditer, résolu qu’il était marcher dans l’avenir comme l’aveugle qui s’abandonne à son guide ; jamais on ne vit de découragement aussi complet. M. de Saint-Julien ne voulait ni commander ni faire acte de volonté quelconque ; c’était un fait qu’Olympe était forcée de reconnaître tout en espérant qu’un jour il sortirait de cette torpeur, et qu’elle aurait encore le bonheur d’obéir à son père.