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fois qu’il s’agissait de vendre ou d’acheter ; son oncle exigeait même qu’elle prit une part active aux délibérations qui avaient lieu à ce sujet.

L’abbé poursuivait son plan avec une sorte d’enthousiasme, il était glorieux de l’espoir de fonder à sa nièce un revenu suffisant sur les débris improductifs du luxe de ses ancêtres. Rempli de cette idée, il n’avait de souci que du prix d’estimation fixé par le notaire. Olympe, moins possédée du génie industriel, ne pouvait se défendre de donner un regret à ces beaux arbres dévolus à la cognée meurtrière ; détruire des œuvres aussi magnifiques de la création, lui semblait presque un sacrilége. D’ailleurs il y a dans la jeunese un penchant inné qui lui fait aimer la magnificence, et ce penchant lui rend pénible le sacrifice de tout objet de luxe.

Tandis que l’abbé et le notaire, placés avec la jeune fille sur une éminence d’où l’on embrassait d’un coup d’œil l’ensemble du parc, supputaient combien de bûches, de poutres, de moyeux, de roues, chacun de