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— Bien, ma nièce, continua l’abbé, mettez-vous sur ce pliant et écoutez-moi. Vous comprenez enfin la situation où se trouve votre père ; vous savez qu’étant hors de la loi il ne peut paraître en rien qu’ainsi ventes, baux, transactions, tout doit être fait par vous et en votre nom.

— Oui, mon oncle.

— Vous en êtes convaincue, c’est fort heureux. De plus, comme je ne puis pas être toujours à vos côtés, il faut que vous appreniez à défendre vos intérêts vous-même.

— Je l’apprendrai, mon oncle.

— C’est bien. Vous me promettez encore de vous défaire sans retour de cette pensée, que votre père doit reprendre ici l’autorité que la nature et la religion lui donnent. Jamais le comte ne s’est mêlé de la conduite de ses affaires ; et maintenant sa mauvaise santé, la perte de sa mémoire, jointes à ce défaut d’aptitude, le rendent totalement incapable de gérer ses biens.

— Quel malheur ! mais puisqu’il en est