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portunes ; elle mit donc beaucoup de grâce et d’enjouement à faire ses honneurs. Bientôt ses seize ans prenant le dessus, sa gaîté cessa d’être feinte.

C’était, en effet, quelque chose de plaisant que de voir M. de Saint-Julien et madame d’Iserlot en face l’un de l’autre ; ces deux épiménides s’examinant sans se comprendre la baronne ne pouvant revenir du changement que trois ans avaient apporté dans les vêtemens, les habitudes, la personne même de M. de Saint-Julien ; le comte ne concevant pas comment, après tant de malheurs, de bouleversemens, il pouvait retrouver Mme d’Iserlot telle qu’il l’avait laissée, parée, frivole, ignorante.

Au dessert, Olympe fit apporter sa harpe. Elle chanta en s’accompagnant un air d’Œdipe à Colonne ; elle avait la voix belle, et mit beaucoup d’expression dans ce morceau où Antigone déploie tout son dévoûment filial. Le comte aimait passionnément la musique qu’il avait cultivée avec succès. Il voulut qu’Olympe essayât un duo avec lui. La parti-