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coup de fusil ; les fruits c’est encore plus aisé, il n’y a qu’à les cueillir : l’année est bonne, les arbres plient dans le verger. Soyez tranquille, mademoiselle, avec la grâce du bon Dieu, et deux mains au bout de ses bras, on vit bien sur une terre comme la vôtre.

Ce discours rustique donna fort à penser à Olympe en lui faisant entrevoir les moyens de faire régner l’abondance autour d’elle. Son rôle de propriétaire se présenta alors sous un meilleur aspect à ses yeux. Repoussant aussitôt ce qu’elle considérait comme un mouvement de cupidité, elle s’écria :

— Mon devoir ne peut pas être de devenir la maîtresse dans une maison où mon père seul doit commander : l’obéissance, voilà ce qui convient à une fille !

Olympe continua ses réflexions en allant rejoindre la baronne à laquelle elle exprima le vœu de voir son père se charger d’exécuter les plans agricoles de l’abbé.

— Miséricorde, ma chère enfant ! faire du comte de Saint-Julien un fermier ! vous n’y pensez pas. Les paysans sont nés pour ce