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presser leur vin ni cuire leur pain que chez leur seigneur auquel ils devaient payer un droit. La conciergerie, renfermant le tourne-bride, où les hôtes du château de Saint-Julien logeaient leur suite, formait encore comme un village annexé à ces divers bâtimens si différens d’âge et de forme. Ces constructions étaient condamnées par l’abbé de Montenay ; la charrue devait passer sur le terrain qu’elles couvraient. Déjà le marteau révolutionnaire avait commencé l’œuvre de destruction. Sous prétexte de faire disparaître les signes de la féodalité, on avait enlevé les chaînes du pont-levis qui, pour cette raison, restait toujours baissé, livrant à tout venant l’entrée du préau. La municipalité avait bien aussi ordonné d’abattre les créneaux du haut des tours et de dessus la porte ; mais c’était une rude besogne que d’arracher de leur vieux ciment ces blocs énormes de grès de Fontainebleau. Après en avoir détaché trois qui, en tombant dans le fossé, avaient fait jaillir une boue noire et infecte, les ouvriers citoyens pensèrent qu’il y aurait moins de peine et