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et les communs où s’entassait la menue valetaille. Au-dessus de ces cloîtres et des bâtimens adjacens, régnaient deux galeries dont les fenêtres étroites ouvraient sur le préau. Ces galeries donnaient entrée à deux enfilades d’appartemens, jadis renommés pour une magnificence dont les ducs de Nemours étaient, dit-on, jaloux. Au nord, une porte basse crénelée, ayant un pont-levis qui s’abaissait sur le fossé ; deux tours massives, les mêmes que les habitans avaient surnommées les jumelles, flanquaient cette partie qu’elles n’étaient plus appelées à défendre. Ces constructions, de l’aspect le plus sombre, remontaient au treizième siècle ; et les jumelles de Saint-Julien avaient eu, au temps de la ligue, les honneurs d’un siége qui s’était terminé au bout de deux jours par la retraite des assaillans.

La première cour était très-vaste : elle contenait des écuries pour trente chevaux, un chenil immense, un pressoir, un four banal ; car, sous l’ancien régime, les habitans du petit bourg de Saint-Julien ne pouvaient