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mesure qu’Olympe les traversa. Jamais reine enlevée à ses sujets ne reçut de plus vifs témoignages d’amour !

Mlle Desrosiers, très-fâchée de perdre une aussi bonne écolière, reçut les adieux d’Olympe avec un profond attendrissement. Elle voulut l’accompagner jusqu’au fiacre dans lequel les valets rangeaient la malle, le pupitre de bois noirci et les livres recouverts en parchemin de la pensionnaire ; en ce temps-là le bois d’acajou était un luxe hors de la portée d’une jeune fille, et l’art du relieur, bien loin de ce qu’il est de nos jours, ne permettait pas que les couvertures élégantes fussent prodiguées aux livres des pensionnaires.

À toutes les fenêtres du corps de logis principal, on voyait de jeunes visages et de petites mains qui agitaient des mouchoirs blancs en signe d’adieu. Olympe descendant le perron, appuyée sur le bras de Mlle Desrosiers, se retournait à chaque marche pour envoyer des baisers d’adieu à ses jeunes amies : enfin on baisse le marchepied, elle monte en voiture