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donné sa vie ; mais qu’en définitive elle ne connaissait pas.

Il n’y avait que quatre ans que le comte de Saint-Julien avait quitté la France ; mais ces quatre ans, c’était toute son existence à elle. Avant le départ de son père, elle n’était qu’une enfant, n’ayant, comme tous les enfans, que des idées confuses et des sentimens sans portée. Peu à peu cette crainte, que lui inspirait la solitude partagée avec M. de Saint-Julien, éclipsa ses regrets et ses inquiétudes, ou plutôt les absorba en ne faisant qu’un avec eux. Pendant que Mlle de Saint-Julien s’efforçait inutilement de mettre d’accord ses devoirs de fille et ses désirs de pensionnaire, ses compagnes s’étaient endormies. Au milieu du silence qui regnait encore dans la maison, Olympe entendit ouvrir des volets et tirer une table dans une pièce à l’entre-sol ; c’était le bon M. Blondel, l’ex-curé de Vallier, qui venait, à l’heure accoutumée, jouer son rôle de régisseur.

Ce bruit, qui révélait la présence du prêtre, excita un nouvel effroi dans l’âme d’Olympe. Elle se dit :