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rent Paris de leur luxe. Clarisse donnait le ton partout ; elle était la reine des fêtes et de la mode. Mais cette existence eut l’éclat et la durée d’un météore. À vingt-trois ans, la jeune femme mourut de la poitrine. Cette fin prématurée, si affreuse en apparence, fut cependant un bonheur pour Clarisse. Sa fortune avait été dévorée aussi vite que sa jeunesse : il ne lui fût resté de ses joies éphémères que d’éternels regrets.

Amélie, plus sage, fut aussi plus heureuse. Déjà rompue au travail par ses fonctions de sous-maîtresse chez Mlle Desrosiers, elle acheva de se convertir. Un automne, où elle fut passer les vacances à Saint-Julien, la vigilance, le zèle, le savoir de la jeune propriétaire lui parurent aussi bons à imiter que son bonheur était à désirer. Ces dispositions raisonnables n’échappèrent point à la perspicacité d’un honnête cultivateur. Quoique Amélie fût dépourvue de fortune, il osa l’épouser, pensant qu’une femme se modelant sur Mme de Monclard ne pouvait manquer de faire prospérer une maison. Il ne fut point trompé