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combien je suis délicate et nerveuse, cessa la première de me contrarier. Le vieux docteur prit aussi le parti du silence ; mais M. de Monclard, sans pitié pour l’état où il me voyait, s’acharna à me tourmenter. Quand vint le moment de partir, il refusa positivement de nous accompagner. On se passa de lui. Il faisait très-chaud dans les salons de l’Elysée ; je n’ai eu un peu froid que lorsque l’on est sorti dans le jardin pour assister aux joutes, et si j’ai été si malade, c’est bien certainement l’émotion et le chagrin de cette scène désagréable qui en est cause.

Tant que ma vie fut en danger, Jules se montra très-assidu auprès de ma mère ; mais à mesure que j’éprouvai du mieux, il devint plus froid, ses visites furent rares et courtes, enfin ma mère, désirant connaître la cause de ce changement, il lui écrivit qu’avant de songer à s’unir à moi, il voulait avoir le temps d’oublier avec quel entêtement et quelle déraison j’avais risqué ma vie pour une fête à l’Elysée et une robe de crêpe noir.

Peu de jours après cette singulière épître,