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d’Isabey, qui était censé me donner des leçons de dessin, m’avait montré le modèle d’une superbe coiffure grecque inventée par son maître. J’étais sûre de me la rappeler assez bien pour la faire exécuter.

Le matin de la fête, le temps était brumeux à faire peur ; il plut même assez fort jusqu’à midi ; mais à trois heures, le soleil parut, les détonations des boîtes annoncèrent que la fête aurait lieu d’autant plus contente, que j’avais été inquiète toute la matinée, je me mets à ma toilette. Le coiffeur, guidé par mes souvenirs, fait merveilles ; ma tunique m’allait à ravir. Ainsi parée, j’entre dans le salon où l’on n’attendait plus que moi pour se mettre à table. Malheureusement je fus saisie à la porte d’une quinte de toux si violente qu’elle me força à m’arrêter. Le médecin de ma mère était là. Ce vieil oiseau de malheur se mit à croasser que, si à moitié nue comme je l’étais, — l’insolent ! — j’avais une robe de crêpe comme tout le monde en porte, enfin que, si je passais à l’air une soirée froide et humide, il ne répondait pas de