mélancoliquement du regard les mouvemens d’un laboureur conduisant sa charrue, mais il était facile de comprendre que son esprit s’égarait plus au loin.
— Pourquoi nous quitter ainsi, chère Clarisse ?
Mlle de Selbas tressaillit à la voix d’Olympe. Puis lui prenant la main avec vivacité :
— Dites-moi, Olympe, dites-moi franchement, Jules de Monclard sait-il que je suis ici ? est-ce de son aveu que son père m’invite à cette fête ?
— Je ne puis répondre à vos questions. J’ignorais et j’ignore encore quelles sont vos relations avec les MM. de Monclard.
— Eh bien, je vais vous l’apprendre à quoi bon me taire ? Vous jugerez en m’écoutant si vraiment tous les torts sont de mon côté.
Il y a un an environ, j’étais avec ma mère dans le beau magasin de lingerie de la marquise de V. Ne me regardez pas d’un air si étonné ; il y a à Paris plusieurs dames de qualité qui, ruinées par la révolution, se sont faites marchandes, et leurs boutiques