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il y aurait eu du danger à le faire publiquement. Chaque soir, quand la foule des élèves était couchée, Olympe et trois autres jeunes personnes, filles ou nièces d’anciennes connaissances de l’institutrice, se rendaient dans son cabinet. Un vénérable prêtre qui, dans la maison, remplissait ostensiblement l’emploi de régisseur, se réunissait à ce petit troupeau, qu’il dirigeait avec un zèle, une onction encore excités par le péril. Alors les prêtres étaient proscrits ; l’échafaud menaçait la tête de ceux qui osaient exercer leur ministère sacré. Chaque jour de la semaine, la prière était suivie d’une lecture ou d’une pieuse exhortation. Le samedi, on veillait jusqu’à minuit. À la première heure du dimanche, le prêtre disait bien vite une messe basse sur un autel improvisé, n’ayant pour tout ornement qu’un crucifix, soigneusement caché pendant le jour sous un tableau de fleurs. Le service divin terminé, on regagnait son lit à pas de loup. Le lendemain, le vénérable curé se courbait de nouveau sur ses registres, tandis que ses ouailles chantaient, dansaient