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La colère qu’éprouvait Clarisse en voyant son amie privée des bals et des fêtes dont Paris était le théâtre, Amélie la ressentait à chaque description du lever de l’aurore. Quitter son lit avant le jour, inspecter des ouvriers, courir les champs par tous les temps, lui semblait la pire des conditions, et pour réparer un peu les fatigues de cette pauvre Olympe, la nonchalante Amélie s’étendait sur sa couche, et y restait jusqu’à midi, sans que son père et sa mère, chez lesquels elle était revenue, pussent la décider à se lever. Le temps se chargea de modifier les idées des jeunes élèves de mademoiselle Desrosiers à l’égard de leur compagne. M. Marond, le père d’Amélie, après avoir été un instant millionnaire, se ruina complètement. Madame Marond, qui n’avait ni cœur ni esprit, voyant son mari en fuite, crut ne pouvoir mieux utiliser les débris de sa fortune qu’en profitant des lois qui lui permettaient de faire rompre son mariage, et en épousant un aventurier dont elle fut la dupe. La pauvre Amélie, orpheline du vivant même de ses parens,