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Ou bien :

— Elle a dansé une seule fois cet hiver, dans une grange ; le ménétrier était monté sur un tonneau, et deux grosses lanternes d’écurie servaient de lustres pour éclairer ce beau bal. Pauvre Olympe ! j’admire son courage, elle ne se plaint pas ; elle m’écrivait : « Je vous remercie, ma chère Clarisse, de la contre-danse nouvelle ; elle me semble fort jolie, mais ni nos ménétriers de campagne, ni nos danseurs rustiques, ne sont dignes de l’exécuter, malgré tous les renseignemens que vous me donnez à ce sujet. Pour bien connaître la trénis, il faudrait aller la danser avec vous. » Elle fait contre mauvaise fortune bon cœur ; mais je ne suis pas sa dupe. Il est impossible d’être gaie en vivant dans un si triste pays ; déjà, dans sa dernière lettre, elle me disait : « Vous me demandez si je n’ai pas oublié la gavotte de Vestris. Pour vous répondre non avec assurance, il m’a fallu la danser seule dans ma chambre ; si le charretier ou la fille de basse-cour m’avaient vue ils m’auraient crue folle. »