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fussent tous décidés à envoyer leurs enfans à la citoyenne du château.

Chaque jour, excepté les décadis et les dimanches que l’on chômait également, Olympe tenait sa classe. Aux leçons ouvertement promises elle en glissait subtilement d’autres, faisant apprendre aux enfans l’ancien et le nouveau Testament. Le nom du Tout-Puissant n’était pas chose nouvelle pour ces enfans. Leurs parens craignaient Dieu moins que la république, à la vérité, mais en revanche, ils espéraient plus en lui. Aussi Olympe pouvait déposer dans ces jeunes cœurs de bons grains que l’ivraie n’étoufferait pas entièrement.

Les maîtres d’école n’étaient pas les seuls qui eussent abandonné les campagnes. Les médecins, les barbiers, les apothicaires, tout ce qui savait manier tant bien que mal la lancette ou le piston, avaient rejoint les armées de gré ou de force, et, à quatre lieues à la ronde, il ne restait, pour les malades de Saint-Julien, qu’un vieux médecin paralytique. Il ne pouvait bouger de son