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Le déjeuner ne se fait point en famille ; on sert à Olympe une soupe au lait et des fruits. Pendant son déjeuner, elle continuera à faire préparer le chocolat du comte de Saint-Julien et le café à la crème de madame d’Iserlot. Elle porte aujourd’hui le déjeuner à sa parente et de là passe chez son père, où elle reste jusqu’à onze heures ; il ne sera rien changé à cette habitude. De onze heures au dîner, qui se servira à deux heures, l’abbé laisse Olympe maîtresse de l’emploi de son temps ; il sait qu’elle le consacre à un pieux usage.

La commune de Saint-Julien n’a plus ni curé ni maître d’école. Le premier en a été chassé, le second est allé chercher fortune aux armées, à la suite d’une discussion qui s’était élevée entre lui et ses concitoyens, un savant du village ayant lu dans le Moniteur : « La patrie doit l’instruction gratuite à tous ses enfans », en avait conclu que c’était violer la constitution que de payer des mois d’école. Un raisonnement aussi logique ne pouvait manquer de convaincre les habitans