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ce ne serait plus de la bonté, mais de la duperie dont on ne manquerait pas d’abuser.

Il fut encore décidé que, en revenant au château, Olympe traverserait le potager pour s’informer de l’état des semis, si les fleurs et les plantes potagères, levées sur couche, étaient repiquées. Elle s’informerait aussi des fruits prêts à paraître sur la table. Ce coup-d’œil du maître, donné sur le jardin, est très-important. En laissant à part la question de la probité du jardinier, il est de ces hommes qui, pleins d’ardeur pour semer, sont d’une nonchalance extrême quand il faut récolter, et laissent perdre ainsi une grande partie des fruits d’un jardin. Il résulte de ce désordre que, pour défrayer une famille de huit à dix personnes, on fait des dépenses en engrais et en main d’œuvre égales à celles qu’il faudrait pour fournir de fruits et de légumes une maison trois fois plus nombreuse. De là vient que la plupart des propriétaires s’étonnent du peu de différence qu’il y a entre le prix auquel leur reviennent les produits de leurs jardins et celui du marché.