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M. de Saint-Julien avait toujours aimé tendrement sa fille, mais de cet amour de père qui aime en son enfant la vie qu’il lui a donnée, les soins qu’il a pris de sa faiblesse, les sacrifices de toutes sortes qu’il s’est imposés pour lui, sans que les qualités ou les grâces de l’objet aimé soient une condition de cette pure et noble affection.

Quelques mois seulement après son retour, M. de Saint-Julien joignait à sa tendresse paternelle une amitié particulière. Il aimait Olympe parce qu’elle était enjouée, spirituelle et bonne. Se séparer d’elle, c’eût été perdre la lumière de ses jours.

L’établissement de cette ferme, établissement qu’il avait laissé faire avec une indifférence qui approchait du dégoût, prit peu à peu de l’intérêt à ses yeux. C’était l’ouvrage d’Olympe, il trouvait beau que sa fille sût commander en souveraine à ce peuple d’ouvriers. Le foin, la paille, les vaches, les moutons, les poules prirent de l’importance du moment où une bonne récolte, de beaux troupeaux, une basse-cour bien tenue