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laissaient pas sentir aussi lourdement la déchéance de la fortune et du rang. D’ailleurs, la gloire et le dévoûment à ses princes malheureux étaient là pour tout farder. Mais à Saint-Julien, demeurer spectateur du triomphe d’une révolution à laquelle il ne voulait rien accorder de juste ni de bien ; se cacher dans sa propre maison ; trembler devant le premier rustaud qui voudrait le dénoncer, c’était une position aussi triste qu’humiliante, dont l’oisiveté et l’ennui devaient augmenter encore le mal-aise. Aussi Olympe comprit-elle que le moment était venu de faire usage de ce mélange de douceur, de ruse et d’autorité que son oncle appelait le véritable esprit des femmes. Si M. de Saint-Julien s’était bien porté, jamais sa jeune et innocente fille n’aurait pu se rendre maîtresse de son esprit ; mais il était malade, et, sous prétexte de soigner sa santé, Olympe le forçait à se prêter aux distractions que pouvaient lui offrir la musique, la lecture, la conversation. Elle était surtout industrieuse pour animer cette dernière. Tantôt elle forçait son