ne suis pas un fantôme, reprit-elle, en appuyant sa main sur le bras du vieux domestique. Je ne suis, hélas ! qu’une vivante, mais bien malheureuse créature. Je cherche mes parents, et eux semblent me fuir, après avoir sans doute ardemment désiré mon retour… » Ces paroles de Liette frappèrent profondément le bonhomme.
La jeune fille lui conta sa triste odyssée ; elle lui rappela également certains souvenirs des Gerbies pour lui prouver la véracité de son récit.
Rouillard l’écoutait en hochant la tête. Il se sentait, en effet, tout remué, mais il ne saisissait pas très bien l’imbroglio de ce retour, et, malgré son ignorance fruste, il trouvait que Liette parlait bien mal le français. Cela le chiffonnait, lui mettait un doute singulier dans l’esprit.
Pour mieux l’entendre et la comprendre, il avait laissé la bruyante et tumultueuse rue de l’Arsenal ; ils étaient allés tous les deux’continuer leur conversation sur la place Colbert, à peu près déserte à cette heure ; et Rouillard, pour ne pas