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LA TOUR DE LA LANTERNE.

N’était-elle pas habituée aux farouches caresses de la mer et à écouter ses conseils âpres et décisifs ? Elle se reprit à penser plus doucement en raisonnant son cœur.

Oh ! le courage ne lui manquait pas ; elle en avait en réserve, elle en trouverait encore tant que, sachant sa chère grand’mère vivante, elle ne l’aurait pas revue. Néanmoins, elle vibrait irritée sous le coup de cette monstrueuse et brutale expulsion.

Elle savait bien son grand-papa détraqué, mais pourquoi, sans l’écouter, sans vouloir la croire, la jeter à la porte comme une aventurière, comme une vile espionne ? elle, Liette, qui aimait si fortement sa patrie ! Et le pieux souvenir de l’enfant aimée, reposant la-bas près du grand-père sous la colonne tronquée, fit penser à Liette que les disparus ont tort de revenir…