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III

NOUVEAUX AMIS



L’usine avait été enfin vendue, et le nouveau propriétaire et directeur M. Mac Dermott, Irlandais comme Mr Boyde, avait amené à Man, sa femme, ses deux filles, miss Helen et miss Mary, et quelques compatriotes, entre autres les Dillon père et fils, braves gens auxquels il s’intéressait depuis longtemps. Il avait donné au père une place de surveillant dans son usine, et le fils qu’il avait fait instruire soigneusement était devenu son secrétaire et son collaborateur.

Irlandais et catholiques comme les Moore, souvent le dimanche, à la sortie de la messe, dite dans la chapelle du château, et à laquelle assistait toute la colonie irlandaise, le père et le fils Dillon accompagnaient les deux femmes jusqu’à leur cottage pour parler avec elles de leur cher pays. Peu à peu une relation amicale s’établit entre eux.

Liette leur avait été présentée comme une petite orpheline abandonnée, que par bonté d’âme Mrs Moore avait adoptée, mais que son caractère volontaire et sa sauvagerie rendaient peu sociable.

Le jeune Harris et son père avaient bien cherché, dans le principe, mais en vain à intéresser la fillette en lui racontant des légendes irlandaises, mais Liette n’avait pas encouragé leur nais-