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XIV

RETOUR AU FOYER



Peu de jours après la noce d’Honorine, une lettre de Mme Baude annonçait que la santé de sa mère, Mme Delfossy, déclinant à vue d’œil, il était nécessaire que Liette revint à la Rochelle pour l’embrasser avant le décès redouté de sa grand’maman.

Il fut alors décidé que Mme Minhet la reconduirait chez son grand-père, et passerait, avec son frère et sa belle-sœur, celle fin d’août et tout le mois de septembre.

On chercha à la Voirette et dans les environs une bonne pour remplacer Honorine, et le choix de Mme Minhet se fixa sur une jeune fille d’un extérieur engageant, ayant un bon caractère, orpheline de mère ; elle habitait avec son père le hameau des Brettaux et était proche voisine des parents du vieux père Malaquin, le rémouleur ambulant que nous connaissons.

Ce ne fut pas sans des regrets réciproques que Liette et sa petite bonne se séparèrent. Liette eut un vrai chagrin ; elle sentait, la mignonne, sans s’en rendre compte, que la sollicitude et l’affection de Botte lui feraient peut-être défaut per la suite.

En tout cas, comme elle avait près de six mois de campagne dans les jambes, elle ne demandait pas mieux que de revenir près de sa chère grand’mère. Puis Baude-lsart ayant fait annoncer sa prochaine réapparition, elle désirait être loin des Gerbies, quand il y arriverait.