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55. Le mot ton, que nous avons vu employé comme mesure d’intervalle, marquant la distance existant, par exemple, d’ut à , ou de à mi, est pris encore dans un sens tout différent : il signifie l’ensemble des sons qui constituent une gamme diatonique[1]. Nouvelle
acceptation
du mot ton.
56. Gamme veut dire une certaine série de sons se succédant conjointement.
xxLe mot ton indique le même système de sons, mais ne leur assigne pas, comme le mot gamme, un ordre de succession déterminé.
xxOn dit être dans le ton d’ut, dans le ton de fa, dans le ton de sol, etc., et par abréviation, être en ut, être en fa, en sol : ce qui signifie que la musique est composée au moyen des sons appartenant à la gamme d’ut, de fa, de sol.
57. Le passage d’un ton à un autre, dans le courant d’un même morceau, se nomme modulation. Modulation.



NOTATION
SUITE DES SIGNES D’INTONATION.



58. Il fallait un moyen de désigner et d’écrire ces nouveaux sons, dièses, bémols, doubles dièses, doubles bémols. Or, tous les espaces de la portée étant déjà occupés par les notes de la gamme d’ut, on a imaginé de donner aux sons intermédiaires la position et le nom de l’une des notes voisines, en indiquant toutefois, au moyen d’un signe particulier, que l’intonation de cette note devait être haussée ou abaissée.
xxPar cet artifice on suppose, par exemple, que la note plus haute d’un demi-ton que l’ut, est un ut haussé d’un demi-ton ; ou que la note plus basse d’un demi-ton que le , est un baissé d’un demi-ton, et en conséquence on écrit la première à la place de la portée destinée à l’ut, en faisant précéder cette note du signe du dièse ; alors elle se nomme ut dièse.
xxDe même la note inférieure d’un demi-ton au est figurée par un précédé du signe du bémol, et elle s’appelle ré bémol.
xxIl en est de même à l’égard des autres notes.
 
59. Par suite de cette fiction, on nomme naturelles les notes qui ne sont sous l’action d’aucun signe de ce genre, et dont l’intonation est par conséquent conforme à celle que prennent ces mêmes notes dans la gamme d’ut[2]; et l’on qualifie d’altérées les notes placées sous l’empire d’un signe indiquant une modification quelconque dans l’intonation. Notes
naturelles
et notes
altérées.
  1. Le mot ton a une troisième acception : il signifie le son considéré dans son degré d’élévation ou d’abaissement ; on dit : donner le ton, prendre le ton, pour s’accorder.
  2. La gamme d’ut est quelquefois appelée gamme naturelle, parce qu’elle est entièrement formée de notes naturelles.