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APPENDICES.
DE L’EXPRESSION ET DES NUANCES DANS L’EXÉCUTION.
263. Nous connaissons maintenant tous les éléments du langage musical, et les signes divers employés pour sa notation ; nous savons donc lire et écrire la musique. | |
Mais le pouvoir magique de cette langue des sons est tout entier dans l’âme même de celui qui l’écrit et qui la parle ; dans ce sentiment instinctif de l’exécutant qui, par les inflexions de la voix, l’accent, les nuances de douceur et de force, sait donner à la phrase, au morceau entier, le caractère, la couleur et la vie. | |
On appelle expression cette manière de dire par laquelle le musicien émeut ceux qui l’écoutent. | Expression. |
264. Les nuances, suivant le sens technique de ce mot, sont les modifications dans l’intensité, dans l’accent, dans l’articulation et l’émission du son ; en un mot, les moyens matériels par lesquels se traduit le sentiment de l’artiste. | Nuances. |
L’auteur peut indiquer les nuances, mais il ne peut donner ni même indiquer le sentiment qui les a dictées et qu’elles doivent exprimer. | |
Aussi les signes de nuances, écrits quelquefois avec profusion dans la musique moderne, ne sont-ils que d’un faible secours à celui qui, ne possédant pas le sentiment inné de l’art, ne peut les rendre qu’à la façon d’un automate. | |
C’est pourquoi les anciens compositeurs marquaient peu de nuances ; ils préféraient s’en rapporter, pour l’interprétation de leur pensée, au goût et à l’intelligence musicale de l’exécutant. | |
Toutefois, quand il s’agit de musique d’ensemble, il est indispensable que les nuances soient marquées avec précision ; sans cela, chacun des exécutants s’abandonnant à ses impressions personnelles, il n’y aurait que confusion là où doit régner l’unité la plus parfaite. | |
265. C’est encore à la langue italienne qu’on emprunte généralement les termes servant à marquer les nuances. |