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227. On classe les mesures en mesures simples et en mesures composées. Classification
des mesures.
228. On nomme mesures simples celles dont les temps sont binaires, c’est-à-dire divisibles par deux. Mesures simples.
229. La somme des valeurs formant chaque temps d’une mesure simple égale toujours un signe de valeur simple : une ronde, une blanche, une noire ou une croche non pointées. (Voy. le tableau des mesures, pages 163 et 164.) Notation des
mesures simples.
230. On appelle mesures composées celles dont les temps sont ternaires, c’est-à-dire divisibles par trois. Mesures composées.
231. La somme des valeurs formant chaque temps d’une mesure composée égale toujours un signe de valeur pointé : ronde, blanche, noire ou croche pointées[1]. (Voy. le tableau des mesures, pages 163 et 164.) Notation des
mesures composées.
232. Chacun de ces quatre signes, la ronde, la blanche, la noire, la croche, pouvant, dans chaque espèce de mesure, représenter la valeur d’un temps, on aura quatre formes de notation pour exprimer de mêmes rapports rhythmiques[2]. Quatre formes de notation.
233. On indique les diverses mesures par des chiffres, sous forme de fractions dont l’unité est la ronde.
xxLe chiffre supérieur (le numérateur) indique la quantité de valeurs formant la mesure, et le chiffre inférieur (le dénominateur) marque la qualité de ces valeurs.
xxAinsi, ces chiffres      signifient que la mesure est formée de deux quarts de ronde, c’est-à-dire de deux noires. Ceux-ci      veulent dire que la mesure contient trois moitiés de ronde, c’est-à-dire trois blanches.
Comment on indique les mesures.
234. Dans les mesures simples, le chiffre supérieur est toujours 2, 3 ou 4 ; et ces chiffres marquent le nombre des temps. Chiffres distinctifs des mesures simples.


  1. Bien que les temps de la mesure composée soient exprimés par un signe de valeur pointé, il ne s’ensuit pas qu’ils soient nécessairement plus longs que ceux de la mesure simple qui sont représentés par un signe de valeur simple.
    xxEn effet, la nature de la division du temps n’en détermine pas la durée : un temps se divisant par trois n’est pas plus grand qu’un temps se divisant par deux ; dans l’un et l’autre cas, sa durée est toujours essentiellement arbitraire.
    xxDans ce sens, on peut donc dire que le point d’augmentation servant à formuler la valeur ternaire du temps, dans les mesures composées, est une véritable fiction, et qu’il doit être considéré alors plutôt comme signe de division que comme signe d’augmentation.
    xxCette remarque est applicable à l’emploi du point d’augmentation servant à formuler la valeur totale d’une mesure ternaire.
  2. Ces quatre formes de notation avaient pour objet de marquer quatre degrés de mouvement, et elles étaient désignées par les noms de mesures doubles, de mesures longues, de mesures courantes et de mesures brèves.
    xxMaintenant qu’on a le moyen d’indiquer exactement la durée absolue d’une valeur, et en conséquence le degré de vitesse du mouvement, une seule de ces quatre manières d’écrire suffirait ; et, en effet, plusieurs ont été abandonnées. Mais cela ne s’est pas fait avec uniformité et méthode et l’usage de plusieurs de ces formes graphiques a été conservé pour certaines mesures, tandis qu’il a été abandonné pour d’autres.