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dit que j’avais beaucoup d’affection pour vous. Vous me souhaitez d’être heureuse et je vous vois très bien me cherchant un mari, un amant pour me consoler.

Vous pensez que Noël sera triste pour moi et vous voudriez me bercer. Oh ! non, je ne veux pas de vos caresses et Noël ne sera triste que si je le veux bien. J’ai froissé votre lettre et j’ai cru à une délivrance. J’ai, de ce geste, secoué vos caresses et l’enlisement dormeur du passé. Je me suis retrouvée agressive, prête à regarder bravement la vie sans vous ; elle est peut-être plus belle sans vous : elle est neuve… ce qui s’y inscrira sera toujours la même chose ; ce ne sera pas meilleur… Ce sera attendre encore. Mais qu’aurais-je près de vous à continuer les simulacres d’une vie qui s’est éteinte ? Ce serait une religion sans foi ; il me faut une autre foi : votre présence m’empêchait de la trouver. Je vais être gaie ; vous n’aurez pas à me consoler. Noël !