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sait très bien que tout cela est faux. Ce sont des lianes souples qui s’agrippent, retiennent dans un passé évanoui et laissent sans force pour agir et vivre.

Si je ne vous aimais pas, je pourrais vous revoir ; quand je ne vous aimerai plus, je vous reverrai peut-être ; en ce moment je ne veux pas.

Je ne veux pas vos mots d’amour qui n’en sont plus. Je ne veux pas être bercée ce soir par votre voix câline parce que vous m’avez fait mal. Si on veut retenir un chat qu’on a blessé, il griffe et se sauve ; n’essayez pas de me retenir.

Je n’aime pas vos consolations, je n’aime pas vos souhaits, je n’aime pas que vous m’imaginiez malheureuse et que des mots dans une lettre s’efforcent avec ardeur de prouver que vous connaissez mon mal et que vous vous sentez près de moi. Vous ne savez plus ce que c’est qu’être près de moi. J’ai souri de « votre affection » ; devant mes yeux l’image de « Bébé » m’est apparue avec une expression de rage et de souffrance : c’était au temps où vous m’aimiez et où je vous avais