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mes défauts pour vous souvenir de mes qualités, afin de me prier de continuer à vous aimer. Mais moi, vous savez bien, pour me l’avoir tant de fois répété au long des derniers mois écoulés, que je suis par nature, depuis toujours, foncièrement égoïste et que j’ai mauvais caractère : point n’est besoin que je me montre autre à vos yeux. Pour moi, uniquement pour moi, il vaut mieux que je casse net nos relations : vous ne pouvez plus rien m’apporter de ce que je désire en ce moment.

Et votre lettre de ce matin était tout à fait celle qu’il me fallait recevoir. J’avais des tendances à oublier le mal que je sentais ; je voulais le « tourner » ; mon amour imaginait des subterfuges pour se leurrer et se contenter, en fermant volontairement les yeux, de liens d’affection qui traînent après tout amour brisé. On attend encore une lettre ; on espère dans une visite retrouver une illusion d’autrefois ; le cœur bat quand la porte s’ouvre ; la poignée de main produit l’émotion du baiser ancien ; on conserve soigneusement une rose apportée ; un compliment banal paraît un regret. Puis l’enchantement s’en va, et l’on