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Je ne pense pas que je peux abuser ; il me semble que je peux être égoïste. À un ami, il faut que je puisse demander beaucoup sans crainte jamais de déplaire. Cette amitié-là, il y a longtemps que vous ne me la donnez plus.

Et c’est ainsi que « cette petite place dans mon cœur », je ne vous la garderai pas. Par une certaine puérilité d’amoureux, je vous avais promis de vous garder toujours une parcelle d’amour vrai, même si j’aimais passionnément ailleurs. Ce n’est pas moi qui me marie ; en moi, il y a votre image qui occupe toute la place ; pour que je ne souffre plus, il faut que vous partiez afin qu’un jour votre nom prononcé devant moi passe comme un souffle sans plus rien effleurer. Je veux cet effacement, car j’ai besoin de paix ; vous, vous avez le bonheur ; un peu d’amour de moi ne vous apporterait rien.