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regrets, je devrais vous conserver cet amour et attendre de vous quelques petits services rendus gentiment quand vous n’auriez rien d’autre à faire. Ces petits services que j’aurais pu demander à d’autres, que j’aurais pu ne pas vous demander, si ma paresse ne m’avait incitée à m’adresser à vous, ces petits services sont en effet les seules marques par lesquelles depuis bien longtemps vous me manifestez votre dévouement. Et j’ai bien hésité à vous les demander et parfois regretté de vous en avoir parlé. Je percevais votre mauvaise humeur et votre refus, si ma demande pouvait en quelque chose déranger l’ordonnance journalière de vos habitudes ; vous agissiez pour moi quand l’acte à accomplir pouvait se faire en même temps que ceux qui entraient dans l’ordre de votre vie. Vous seriez plus empressé maintenant, afin de me prouver votre amitié. Je n’oublie pas le « si l’occasion s’en présentait… » Mais ce ne sont pas là pour moi les marques de l’amitié. Elles résident dans le simple fait qu’il y a quelqu’un à qui, à tous moments, je peux aller dire ma pensée, qui sentira comme moi ma joie ou mon ennui.