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Peut-être m’arrêterai-je seulement au mot « amitié » pour constater en souriant combien souvent vous l’employez maintenant avec moi. Quand je disais timidement « amitié » vous répondiez avec fougue « amour ». Aujourd’hui si je montre un peu de mon amour vous paraissez étonné et « ne mettez pas un instant en doute mes sentiments actuels ».

Cette formule — « Je ne mets pas un instant en doute » — accorde tout ce qu’on veut parce qu’elle laisse prévoir que cela n’a plus d’importance : les mots qui suivront diront : « Mais… je regrette… » Inébranlable dans une décision… ou un raisonnement, on peut assurer avec force « qu’on ne met pas un instant en doute… » Vous avez cherché dans le passé une phrase par laquelle je semblais vous dire que je ne vous aimais plus : « Vous m’avez toujours dit que ce que vous aviez aimé en moi, c’était «Bébé» et vous ne m’avez pas caché que «Bébé» n’était plus. » Et vous vous couvrez de cette phrase sans vouloir vous souvenir que vous ne l’acceptiez pas. Maintenant, vous l’accueillez avec joie, car elle vous permet d’échapper au reproche