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voit-on : « Celle pour qui vous êtes fait » ? L’homme est : tout semble avoir été mis à sa disposition… même quelque part dans le monde une femme à sa convenance, dont l’union avec lui préexistait à sa naissance. Ces mots — « pour qui vous êtes faite » — enferment une adaptation obéissante et soumise dont dépendra le bonheur d’une femme. Chose étrange : la femme est faite pour l’homme et c’est à elle que le bonheur ira. L’homme ne peut-il avoir le bonheur, ou bien son bonheur est-il de sentir la souplesse consentante de celle qui est faite pour lui ? Un homme qui caresse un beau chat siamois cherche-t-il à savoir ce que disent les yeux clairs de la bête ? Ou pense-t-il que seule la caresse peut émouvoir cet animal ?

Je trouve très jolie cette idée de la préexistence d’une union. Une légende japonaise, je crois, prétend qu’à la naissance la lune attache par un ruban rouge le pied d’un futur homme au pied d’une future femme. Pendant la vie le ruban est invisible, mais les deux êtres se cherchent et, s’ils se trouvent, le bonheur pour eux est sur terre. Il en est qui ne se