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mariée : je lui souhaite sincèrement tout le bonheur possible. » Je ne sais pas pourquoi l’on attache de l’importance aux paroles qu’un ami dira de vous plus tard. Est-ce orgueil ? On veut ne pas être traité comme d’autres. Aussi, pour l’instant, je préférerais pouvoir me dire que vous ne parlerez jamais de moi. Mais il y a mes photographies que votre femme peut trouver. Vous me direz que vous vous « chargerez » de la souffrance que cette découverte peut lui causer. Je ne voudrais pas que vous vous en « chargiez ». Je suis froissée dans un certain sentiment très profond d’amour-propre féminin. J’imagine que vous la consolerez : vous serez beaucoup plus tendre, plus câlin, plus attentif ; vous ferez s’évanouir les questions sous des caresses : vous vous « arrangerez ». Ne sentez-vous pas quelle humiliation ce peut être et quelle haine peut naître de là ? Je ne veux pas que vous ayez à vous charger de cette consolation à cause de moi.

Pourquoi me dites-vous : « Existe-t-il celui pour qui vous êtes faite ? » On dit à une femme : « Celui pour qui vous êtes faite », et à un homme : « Celle qui est faite pour vous » ;