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chaque question posée ou sujet abordé, on est sûr d’entendre : « Je demanderai à mon mari », ou bien : « Mon mari m’a dit… » Pendant que j’écris ces lignes, j’entends sur la terrasse près de la mienne un groupe de femmes jeunes et jolies discuter avec animation et enjouement. Je ne comprends pas ce qu’elles disent ; mais je distingue nettement comme un refrain incessant et fréquent « mon mari » ; quand je les croise à la promenade ou au déjeuner, si je surprends quelques mots de leur conversation, ces mots sont toujours : « mon mari ». Faut-il vraiment devenir ainsi et ne peut-on penser qu’avec les idées du mari ? Je peux faire sourire et donner à croire que c’est le dépit qui me fait ironiser. Pourtant, je m’ennuie tellement avec toutes ces femmes qui parlent de leur mari !

Bien des phrases de votre lettre ont appelé en moi toutes ces pensées « féministes ». Est-ce intentionnellement que vous n’avez pas compris pourquoi je vous demandais de me rendre mes photographies ? Je n’ai pas la fatuité de croire qu’elles vous rappelleraient mon souvenir et que ce souvenir serait une gêne dans