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révolte, l’indépendance en orgueil et mauvais caractère, les idées personnelles en égoïsme et exigences. Il fait observer que la vie est faite de menus incidents journaliers auxquels il faut se plier et en vue desquels il faut se façonner une « mentalité » moyenne. Il est bon de préciser d’avance les rôles de chacun, car ce n’est plus l’heure de jouer aux enfants. L’homme sera à l’égard de sa femme respectueux, aimant ; il dira d’une voix douce qu’il ne faut pas aller ici ou bien qu’il ne faut pas aller là, qu’il faut se tenir comme ceci et non comme cela, parce que c’est l’habitude de tout le monde ; la femme dira « oui, mon chéri » ; et quand elle sera avec ses amies, on l’entendra mêler sa voix au chœur universel qui répète orgueilleusement ces mots : « mon mari ». Elle met à prononcer ce mot un ravissement plein de superbe, étonnée qu’elle est d’être maintenant parmi l’élite qui peut dire : « mon mari ». Chacune à l’envi renchérit sur ce que le « mari » fait, sur ce que le « mari » dit ; toutes les tendresses ou les reproches du « mari » sont dévoilés béatement, comme autant de joyaux apportés en offrande, à la jeune femme. À