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plus de vous… J’aurais voulu lire ce que vous aviez lu et voir ce que vous aviez vu. Mais vous me disiez seulement quelques mots rapides, comme si cela n’était pas pour moi.

Quand on parlait d’amour près de moi, je pensais au vôtre, et je souriais ; quand on parlait des « hommes » et du mal qu’ils font aux « femmes », je souriais encore, car je pensais que vous n’étiez pas de ces « hommes ».

Mais cela n’était pas vous aimer, parce que je voulais encore m’enrichir, parce que je ne voulais pas me détruire pour devenir une forme consentante qui ne désire plus s’accroître, mais s’endort dans l’admiration enfantine de l’homme aimé et se laisse guider par lui.

Il est curieux comme souvent un homme, au moment où il pense à s’unir avec la femme qu’il aime depuis longtemps, est obsédé de principes moraux et sociaux. Cette femme, il l’aimait parce qu’elle était forte, indépendante, riche d’idées personnelles ; s’il songe à l’épouser, ses instincts de domination, d’amour-propre et sa préoccupation du « qu’en-dira-t-on » transforment la force en