Page:Sauvageot - Laissez-moi (Commentaire), 2004.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec moi. Mais vite vous ne m’avez plus écoutée et vous avez pris un air sombre.

J’ai voulu vous emmener voir des danses et entendre des concerts uniques. Toute ma volonté se tendait pour que vous fussiez content, et mon bonheur était plus grand quand vous aviez été ému. Mais vous résistiez pour m’accompagner, et vous avez cessé de vouloir venir.

Partout où j’étais, vous étiez en moi. Vous vous posiez devant mes sensations. Elles étaient tristes parce que vous n’étiez pas là. J’essayais de les garder avec tous leurs détails pour vous les apporter presque brutes. N’avez-vous jamais senti la passion que je mettais à tenter de vous les faire vivre ? Je pensais à vous avoir toujours avec moi pour que vous sentiez ce que je sentais, pour que rien de moi n’ait lieu en votre absence : la lueur du soleil dans mes yeux, l’attitude de mon corps dans une danse… Et j’étais impatientée, si je me sentais atteindre un bel épanouissement quand vous n’étiez pas là. Un succès me comblait, car je pouvais vous le dire ; un ennui devenait léger, car je pouvais vous le conter.