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et si je lisais cette phrase, je serais attristée. Je n’aimerais pas qu’on m’épouse pour ne pas me décevoir ; pour ne pas me montrer qui on est. Ce demi-mensonge à la base d’une union me froisserait ; il me semble que je préférerais m’en aller. Mais ce sont mes idées à moi. D’ailleurs votre fiancée n’a pas lu cette phrase : elle ne sait pas « ce que vous êtes ». Et si elle savait, il est probable qu’elle serait heureuse de cet hommage rendu à son amour. Une femme aimante n’est-elle pas ravie du choix que l’homme fait d’elle en récompense de son amour complet ? Vous enrichissez votre sentiment d’une reconnaissance confuse et heureuse pour le bonheur qu’Elle vous donne, dont vous n’êtes pas digne et que vous ne pourrez lui rendre. Tout ceci, avec un brin de superstition, me fait un peu « grincer des dents » ; je ne sais pourquoi, car ce que vous dites est le chant éternellement bête, mais éternellement vrai, de ceux qui aiment et sont aimés. Je ne me moque pas. Ce que vous dites dans cette phrase, sous tous ces mots, c’est que vous aimez, et que vous aimez une femme différente de moi, que vous l’aimez pour tout ce