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Vous me décrivez votre fiancée par une période dont le rythme s’adapte à l’évolution de votre sentiment ; la phrase s’étire lentement, puis s’incline peu à peu jusqu’à la chute, où elle s’arrête sans bruit, définitivement, n’ayant plus assez de force pour aller plus loin : elle est là, arrêtée pour toujours, comme vous êtes là près d’Elle.

Si j’avais beaucoup de fatuité, je penserais que vous m’aimez encore et que c’est par obligation, pour ne pas peiner une jeune fille qui croit en vous, que vous vous éloignez de moi pour l’épouser. Mais rassurez-vous : je n’ai aucune fatuité ; j’ai seulement souri de quelques mots : « obligé », « peur de la décevoir ». J’ai pensé aussi que si j’étais votre fiancée