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de moi. Mais vous me disiez peu de chose. Je pensais que vous ne m’aimiez pas et je n’osais pas vous interroger, quand je voulais tant savoir. Je suis inquiète pour un regard, un mot, un silence… mais je dis : « Vous êtes libre », car je ne veux pas qu’on reste par contrainte et je voudrais bien qu’on reste quand même. Seulement, je comprends tellement bien qu’on ne m’aime plus, que je trouve sot de ma part tout effort pour lutter et retenir. Cet effort serait si vain que je ris de moi à la moindre velléité de protester : « Toi jalouse ? Oh ! non, ce n’est pas pour toi : ne dis rien. Ce que tu obtiendrais ce serait un sourire, quelques paroles d’apaisement douloureuses…Et il s’en irait quand même, aussi vite, pas plus vite… Alors : vous êtes libre. »

J’essayais de garder un petit appui en dehors de vous, afin de pouvoir m’y accrocher le jour où vous ne m’aimeriez plus. Ce petit appui, ce n’était pas un autre, ce n’était pas un rêve, ni une image. C’était ce que vous appeliez mon égoïsme et mon orgueil ; c’était moi que, dans la souffrance, je voulais pouvoir retrouver. Je voulais pouvoir me serrer