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perfections, parce qu’elles sont pauvres et qu’elles font que ce visage n’est pas celui d’un autre.

Ne te plains pas de ce que je te juge et te mesure : Je te connais mieux et ce n’est pas pour t’aimer moins. Ce n’est pas moi qui n’avais pas de bonheur, mais vous. Vous auriez dû retourner la phrase de votre lettre et dire : « Vous savez bien qu’il n’était pas possible que vous me donniez du bonheur, parce que même aux moments où nous avons été le plus proches, vous avez toujours gardé un coin de vous… qui ne vibrait pas… qui me jugeait. »

D’ailleurs, était-ce vous que je jugeais ou moi-même ? Vous savez bien que je me regarde toujours vivre, que je me moque de moi, que je me dénigre, que je ris de mes élans et de mes enthousiasmes, que je m’enlève toute confiance en moi. Alors je n’avais pas non plus confiance en vous. Je n’étais pas sûre, malgré tout votre amour. Vous aviez beaucoup d’amies : je ne vous les reprochais pas ; j’aurais aimé vous entendre me parler d’elles, afin de savoir ce qui vous attirait près d’elles, loin