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maintenant vous êtes malade sérieusement. Mais ce n’est certainement pas par dévouement pour un autre que vous avez eu cette maladie. » Les autres, alors, ne me devaient rien, car la règle de toute amitié dans le monde, la règle de la vôtre était : « Donnant, donnant. » Je demandais souvent, je ne donnais pas toujours : je ne devais pas chercher ailleurs les causes de ce qui me paraissait être une désaffection de votre part.

Vous m’écriviez des lettres d’amour, vous m’écriviez des lettres jalouses ; vous avez été malheureux tout un soir, car un ami était resté trop longtemps entre nous, et votre dernière lettre disait une telle souffrance que vous ne pouviez la finir. Puis : « Je me marie… notre amitié demeure. » Je ne dis pas que vous m’avez joué une comédie : seulement, ce n’est pas en un jour que vous ne m’avez plus aimée.

Vous m’appeliez « ma grande » ; j’étais celle qui devait tout connaître et vous celui qui devait tout entendre. Mais vous n’avez pas parlé. Ne me dites pas que c’est ma faute et que je devais vous interroger. Un ami n’a pas besoin d’être questionné pour se confier.