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m’accuser d’insincérité ; alors j’imagine mille circonstances où je suppose que mon amour fera défaut. J’affirme que je ne serai pas fidèle, alors que, pour ne pas déplaire, ne serait-ce qu’en pensée, à celui à qui j’ai dit que je ne l’aimais pas, je refuse à un autre de m’accompagner au théâtre ou de me baiser le bout des doigts. Et ainsi, en niant que mon cœur aime, je m’attache plus que celui qui me dit : je t’aime.

Je voudrais qu’on me devinât : mais on ne voit que les pirouettes et l’ironie. Lui aussi n’a dû voir qu’elles ; je ne lui ai rien montré d’autre. Est-ce que je n’ai pas trop demandé à son attente ? Pourtant, ces jours derniers, il m’écrivait des lettres où sa jalousie perçait toujours. Il doit bien m’aimer encore. Cette lettre sera peut-être douce.